La fin des secondaires et les premiers pas à l’université sont souvent marqués par un petit choc émotionnel : quitter les secondaires, c’est bien souvent quitter un petit cocon relativement confortable, où les horaires sont bien fixés et où chaque individu est minutieusement suivi et évalué. Adieu les devoirs, les journaux de classe, les récrés, les escapades à la piscine municipale, les voyages scolaires et les petites classes de vingt élèves. Bonjour les grands auditoires surpeuplés (ou plus souvent sous-peuplés), les numéros de matricule, les cuites à la bière à 50cent et les examens QCM.
Ce changement assez radical demande un temps d’adaptation : il s’agit de repenser sa méthode de travail, de réfléchir à ses ambitions et ses objectifs de façon à favoriser la réussite. En Belgique, nombreux sont les étudiants, surtout à l’Université, à gaspiller du temps en première année. Mauvais choix d’orientation, manque d’implication, difficultés à s’adapter à un nouveau système… Mal préparés, beaucoup d’élèves échouent ou abandonnent. De nombreuses études ont tenté d’identifier les facteurs de réussite ou d’échec à l’université. Plusieurs critères reviennent souvent :
– Le choix des études et les motivations
Plusieurs facteurs interviennent quand il s’agit de choisir une filière d’étude. Quels sont les points forts de l’étudiant, quelles sont ses faiblesses ? Combien de temps l’étudiant est-il prêt à accorder à ses études ? A quel point est-il prêt à s’investir ? Toutes ces questions rentrent en ligne de compte. Le plus souvent, les étudiants choisissent une filière par intérêt intellectuel. Certains ont déjà une idée de métier en tête et vont choisir les études qui débouchent sur une profession particulière.
Une recherche a démontré que les étudiants ayant un projet professionnel très déterminé ne réussissent pas systématiquement mieux que ceux qui entament des études par curiosité intellectuelle. Avoir un projet très fixe et clair n’est donc pas gage de réussite : les étudiants dans ce cas sont au contraire parfois découragés par les cours généraux dispensés à l’université qui peuvent sembler très abstraits en comparaison avec la profession qu’ils désirent exercer. Ils ressentent souvent un décalage entre le contenu de la formation et les objectifs professionnels qu’ils poursuivent. L’intérêt intellectuel reste la motivation la plus déterminante pour la réussite universitaire. Etudier ce qui nous passionne, ça compte !
– La méthode de travail
Les élèves du secondaire ont l’habitude d’être très encadrés, et de nombreux devoirs sont demandés tous les jours pour ne pas perdre le rythme. A l’université, chacun est livré à lui-même : c’est la responsabilité de l’étudiant d’aller en cours, d’étudier ses syllabus, d’écrire ses synthèses. L’étudiant n’est jamais rappelé à l’ordre, si ce n’est que par lui-même. Il s’agit donc de gagner en indépendance et d’être scrupuleux. Le manque d’organisation et une mauvaise méthode de travail sont les premières causes d’échecs en première année. Le premier blocus ainsi que les premiers examens sont souvent un coup de massue – heureusement, l’étudiant prend conscience de sa situation, et, souvent, parvient à sauver les pots cassés en août, en repensant sa méthode de travail.
– Le cercle social
Les relations entre étudiants à l’université ne sont pas les mêmes qu’en secondaire. Grands auditoires, centaines de visages, cette marée humaine peut être impressionnante. Se créer un réseau est cependant extrêmement important et l’intégration est également un facteur de réussite. Se faire des amis et être socialement intégré permet de favoriser l’épanouissement. Il est important de savoir demander de l’aide et d’offrir son aide aux autres, de créer des groupes de travail, de partager des notes pour s’assurer que les supports d’études sont complets. Les études sont une étape importante pour créer des relations, avoir un cercle d’amis, et tisser des amitiés qui seront indispensables pour le futur (personnellement et parfois professionnellement parlant).
– Le milieu social de l’étudiant et le logement
Selon les chercheurs, les étudiants satisfaits de leur logement ont plus de chance de réussir leur première année d’étude, ce qui est relativement logique étant donné le travail à domicile que nécessitent les études universitaires. Pour beaucoup d’étudiants, le commencement de la vie universitaire correspond également au début de la vie en kot. Vivre en collocation, se détacher des parents, gérer un budget, ce nouveau mode de vie se construit en même temps que les semaines et les cours défilent.
Les étudiants dont les parents ont eux-mêmes fait des études supérieures réussissent également plus facilement tout simplement car ils se sentent plus soutenus et mieux compris.
– Un bon équilibre entre fête et travail
Le folklore universitaire belge est particulièrement riche et l’expérimenter peut être très tentant. Bleusaille, baptême, calotte, penne, Saint-V,… Ces traditions font partie intégrante de l’identité de l’université et sont une manière de baigner intégralement dans la vie estudiantine. Nombreux sont les étudiants qui se laissent tenter… et qui sont parfois aspirés dans le tourbillon de la fête. Il est important de trouver un bon équilibre entre les soirées et les révisions. Si certains n’y parviennent pas, d’autres font preuve d’assez de discipline pour gérer les deux. Il n’y a pas de généralités.
Il est cependant important de retenir que toutes les recherches du monde ne pourront jamais prédire la réussite ou la non-réussite d’un étudiant. Milieu social, passé scolaire,… Ces critères restent très généraux. Si les motivations et le choix d’études est bien entendu déterminant, chacun, avec un peu de volonté, de flexibilité et d’organisation peut bien entendu réussir brillamment à l’université. Tout est une question de détermination… et surtout d’envie.