Entrepreneuriat : comment concrétiser son projet ?

Aujourd’hui, nombreux sont les jeunes qui ne se voient pas commencer leur carrière avec un premier job de salarié « classique ». La crise sanitaire que nous vivons actuellement a également suscité beaucoup de questionnements parmi les travailleurs, qui interrogent le sens de leur travail, son impact et le temps qu’ils veulent y accorder. Et si l’entrepreneuriat était une piste pour se réorienter professionnellement ? Ou, au contraire, se lancer dans le monde du travail ? Les jeunes générations en particulier bouillonnent souvent d’idées et d’ambition, et ne tiennent pas en place ! De plus en plus de jeunes diplômés ont sauté le pas en créant leur propre entreprise.

Les entrepreneurs belges sont d’ailleurs de plus en plus nombreux et de plus en plus jeunes. En 2017, un peu plus de la moitié des porteurs de projets avaient moins de 35 ans. Cette ascension est due à de nombreuses campagnes de sensibilisation : en effet, dès l’école secondaire, les jeunes sont amenés, pendant leurs études, à prendre des initiatives, imaginer des projets, générer des synergies, concrétiser des idées…

Toi aussi, tu as une idée de projet que tu souhaites concrétiser ? Ou au contraire, tu n’as pas d’idée précise, mais tu as envie d’être ton propre patron ? Tu ne sais pas par où commencer, ni si ton profil correspond vraiment à ce « statut » ? Dans cet article, voyons ensemble en quoi consiste l’entrepreneuriat, et quelles sont les démarches à suivre !

L’entrepreneuriat, c’est quoi ?

Officiellement, on dit que l’entrepreneuriat recouvre toutes les activités qui participent à la création et à la formation d’une entreprise, et à toute la création de valeur que cette entreprise engendre (richesses, emplois, services…).

Autrement dit : l’entrepreneuriat, c’est le fait d’entreprendre. Et entreprendre, c’est se mettre en mouvement : avoir une idée, qui, petit à petit, prend forme et devient un projet. S’investir pour que ce projet devienne réalité. Mettre en place des actions, retrousser ses manches. Dépenser de l’énergie pour créer sa propre entreprise. On peut entreprendre dans n’importe quel domaine, à condition d’être passionné et d’avoir les compétences et connaissances nécessaires : dans le domaine social, économique, sportif, informatique, touristique, sportif, humanitaire…

Pourquoi devenir entrepreneur ?

Créer sa propre entreprise n’est pas de tout repos. Cela implique beaucoup d’investissement (de temps et d’argent), ainsi que beaucoup de courage ! Nul ne connait l’avenir : en se lançant comme indépendant, et en mettant sur pied son propre projet, on prend un risque.

Cependant, cette aventure comporte de nombreux avantages, qui peuvent compenser tous ces aspects. Ainsi, nombreuses sont les personnes qui se lancent dans l’entrepreneuriat pour ces raisons (entre autres) :

  • Être son propre patron. S’il est vrai que devenir entrepreneur signifie assumer tous les risques (et potentiels échecs), cela signifie également que l’on a le pouvoir sur toutes les décisions. Cela permet de façonner totalement son projet selon ses envies et ses moyens.
  • Jouir d’une certaine flexibilité. Le lancement d’un projet est souvent très énergivore, et au début, il est certain que l’entrepreneur ne compte pas ses heures. Cependant, au fur et à mesure que l’activité se développe, il est possible de gérer son organisation, ses horaires et sa méthode de travail comme on l’entend !
  • Faire de son travail une passion. Un projet qu’on lance soi-même, c’est un peu comme un bébé ! On le voit grandir, on l’aime, on le chérit, on est ému et heureux de le voir évoluer.
  • Sortir de sa zone de confort. Créer son propre projet permet de rencontrer de nouvelles personnes, d’apprendre de nouvelles compétences, d’être ambitieux et imaginatif…
  • Avoir un impact. Créer une nouvelle entreprise, c’est avoir un impact sur le monde et contribuer au développement de l’économie. C’est participer à la société, et contribuer à la faire évoluer. Depuis plusieurs années, Bruxelles voit éclore de nombreuses associations, coopératives et société à but social ou culturel. Ces initiatives sont essentielles pour construire l’avenir (particulièrement aujourd’hui, où les questions écologiques et sociales sont de plus en plus cruciales).

Qui peut devenir entrepreneur ?

N’importe quelle personne ayant de la motivation, une envie d’autonomie et le courage de prendre quelques risques !

Bien entendu, il y a quelques conditions administratives à respecter pour pouvoir se lancer, en fonction du type d’activité et du choix de statut social. Dans tous les cas :

  • Il faut avoir 18 ans (sauf pour les métiers d’artisans, pour lesquels il est possible d’exercer en tant qu’indépendant à partir de 16 ans, avec autorisation des parents ou tuteurs).
  • Les personnes qui ne sont pas Belges ou ressortissantes UE doivent se procurer une carte professionnelle.
  • Il faudra prouver que tu as les connaissances en gestion de base. Si tu as fait des études supérieures en Belgique (de type bachelier minimum), il sera considéré que tu as ces connaissances. Certains certificats de qualifications ou options économiques de l’enseignement secondaire donnent également accès à la gestion. Pour les personnes n’ayant pas fait ces études, il est possible de démontrer ses connaissances en gestion en passant un jury ou en suivant des cours du soir en école de promotion sociale. Plus d’info sur le certificat de gestion de base dans notre article « comment obtenir le certificat de connaissances en gestion de base« 

En plus de la gestion de base, il faut également savoir que certaines professions sont réglementées. En fonction de ton projet, il te faudra peut-être être en possession de diplômes spécifiques. Par exemple, si tu veux ouvrir ta propre boulangerie ou ton propre salon de coiffure, il faudra avoir suivi une formation spécifique. Tu peux cliquer ici pour consulter la liste des activités qui nécessitent un accès à la profession, ou consulter le site métiers du Siep : metiers.siep.be

Trouver un bon concept

Ce mode de vie te tente et tu te vois t’investir corps et âme dans un projet d’entrepreneuriat… Mais malheureusement, ce projet, tu ne le visualises pas vraiment… Il est en effet difficile de trouver une idée bien construite, et d’imaginer un projet cohérent, qui répond à des besoins et qui a un potentiel.

Il existe un mythe tenace : cela de l’entrepreneur qui se réveille au beau milieu de la nuit, frappé par une soudaine illumination divine. Or, pour trouver le bon filon, il ne suffit pas d’aller dormir. Cela demande de l’investissement, de la réflexion et du travail. Observer, prendre des notes, discuter avec des entrepreneurs, des associations, des conseillers…

La première étape est de faire le point sur tes compétences et tes centres d’intérêt. Qu’as-tu appris pendant tes études ou tes formations ? Quels sont tes points forts ? Quel domaine te passionne ? Il est bon de faire un petit bilan de tout ce qui t’anime et te réussit. Ces conclusions te permettront de poser les fondations de ton projet.

La deuxième est de récolter le maximum d’infos sur internet et auprès d’autres entrepreneurs : quels sont les projets qui fonctionnent actuellement ? Quelles sont les tendances ? Pour trouver l’inspiration et sonder les concepts « dans l’air du temps », tu peux arpenter Linkedin, mais aussi les plateformes de Crowfunding (Kiss Kiss Bank Bank, Socrowd, Spreds, Look&Fin, Growfunding…).

La question de départ, c’est « qu’est-ce qu’il manque ? ». Dans quel secteur y a-t-il des carences ? Comment y remédier ? Dans les services que tu utilises quotidiennement, qu’est-ce qui t’agace ? Quel service te faciliterait la vie ? Qu’y a-t-il à améliorer dans la vie de tous les jours, et comment y contribuer ?

Cet article sur le site de 1819 t’explique comment structurer tes recherches et tes idées !

Quelles sont les démarches administratives à suivre ?

Si tu remplis les différentes conditions, tu peux lancer ton activité à ton propre compte ! Il te faudra choisir la forme juridique de ton entreprise. Les différentes formes impliquent différentes responsabilités. Une nouvelle réforme du droit des sociétés et des associations est entrée en vigueur le 1er mai 2019.

  • Le statut d’indépendant est le statut le plus facile à obtenir, et le plus répandu. Concrètement, sous le statut d’indépendant, tu exerces ton activité en tant que « personne physique ». Le point positif est que les démarches administratives pour devenir indépendant sont relativement faciles et rapides. Les coûts à la création sont également peu élevés. Le point négatif est la prise de risque (au niveau financier), que tu assumes totalement en tant que personne physique.
  • La SRL – Société à responsabilité limitée (anciennement SPRL : Société Privée à Responsabilité Limitée). L’intérêt de cette forme juridique est que les personnes qui créent l’entreprise n’engagent pas leur patrimoine personnel (en tout cas, si le plan d’affaire du projet, remis lors de la constitution de la société, est réaliste). Les désavantages sont les démarches, plus compliquées. Pour créer une SRL, il faut se rendre chez un notaire. Le statut juridique des SRL a cependant été simplifié, et si auparavant il était nécessaire d’avoir un gros capital de départ, ce n’est plus le cas aujourd’hui (même si le plan financier rédigé au lancement de la société doit démontrer qu’il y a un capital initial suffisant).
  • L’ASBL (Association Sans But Lucratif) est à la base une forme juridique réservée aux activités non commerciales ou industrielles. Elle réunit au moins 2 personnes. Le but du projet n’était donc pas de faire du profit ou de s’enrichir personnellement. L’avantage de cette forme juridique est que le patrimoine personnel des organisateurs n’est pas engagé, leur responsabilité en tant que personne physique très limitée, et le coût de création peu élevé. Depuis la nouvelle réforme, l’ASBL peut mener des activités commerciales et faire des profits ! Cependant, la répartition du bénéfice de ces activités ne peut être distribuée ni aux membres, directeurs, fondateurs ou autres.

D’autres types de sociétés existent également, comme la coopérative, la société anonyme (SA), la société en nom collectif (SNC) ou la société commandite (Scomm).

Plus d’infos sur les différents types de statut et de structures dans cet article : entreprise individuelle ou société : quel est le meilleur choix pour vous ?

En fonction d’une forme de société ou d’une autre, il faudra remplir certaines conditions et faire certaines démarches (intervention d’un notaire, exigences légales à respecter, mise en place d’un plan financier, d’un plan d’affaires…).

Les guichets d’entreprise peuvent t’aiguiller dans tes démarches, ainsi que de nombreuses associations et institutions. Le service 1819 lancé par la région Bruxelles-Capitale centralise toutes les infos sur la création d’entreprise au sens large : sur leur site et auprès de leurs conseillers, tu trouveras de la documentation pour te lancer dans l’entrepreneuriat, et cela dans tous les domaines.

L’entrepreneuriat et le COVID-19

Il serait malvenu de vanter les avantages de l’entrepreneuriat sans le remettre dans le contexte actuel : la pandémie a certainement eu un gros impact sur les activités professionnelles des Belges. Beaucoup d’entrepreneurs ont fait (et font encore) face à d’importantes difficultés depuis mars 2020. La crise sanitaire a eu des conséquences sur presque tous les secteurs d’activités. Aujourd’hui, il est compliqué d’envisager sereinement l’avenir. Dans ces circonstances, le statut d’indépendant peut paraître peu attractif. Ce ressenti est bien sûr légitime. Les pouvoirs publics ont mis en place de nombreuses mesures pour aider les entrepreneurs ; malheureusement, ces mesures ne sont pas toujours assez inclusives.

Nous allons cependant devoir préparer l’avenir. Un avenir qui sera probablement un peu différent, mais qui existe bel et bien… L’entrepreneuriat n’est pas à enterrer, loin de là ! Peut-être est-il la clé d’une relance de l’activité, d’un redémarrage plus prévoyant. Il peut être le point de départ d’un monde du travail plus respectueux de la planète, plus attentif aux besoins des travailleurs. Nous pouvons saisir cette opportunité pour nous réinventer, et saisir tous les leviers possibles pour construire un modèle de société plus durable : mutualisation des infrastructures et des ressources (véhicules partagés, espaces de coworking, partage de matériel), création de partenariats et de synergies, mise en place de nouvelles méthodes de travail…

En attendant de construire « l’après », de nombreux réseaux solidaires se mettent en place pour aider les (petites) entreprises à passer le cap, par exemple :

  • Matters.brussels est un mouvement solidaire pour repenser le monde de l’entreprise de demain.
  • Le magazine Transfomag, dédié à l’économie sociale, relaye sur sa page Facebook toutes les initiatives solidaires mises en place pendant la crise
  • Growfunding met gratuitement à disposition sa plateforme de crowdfunding pour aider les Belges à traverser cette période compliquée. Les projets solidaires soutenus sur la plateforme sont réunis sous le hashtag #GrowSolidarity
  • Une équipe régionale d’accompagnateurs a été constituée pour soutenir les entrepreneurs : elle réunit des acteurs tels que le CED (Centre pour Entreprises en difficulté), les Guichets d’Economie Locale et les plateformes d’Auto Création d’Emploi, le tout coordonné par hub.brussels.
  • Le hashtag #resilientbxl reprend toutes les initiatives des citoyens, entrepreneurs ou institutions publiques qui se mobilisent.

Les initiatives sont nombreuses et les circonstances actuelles, aussi dramatiques soient-elles, favorisent la créativité, la solidarité et la résilience. L’envie de rebondir se fait plus que jamais ressentir. Et si certains secteurs peinent à voir le bout du tunnel, d’autres sont au contraire en pleine expansion ! De nombreuses start up investissent dans le secteur de la santé (et de la e-santé), dans la tech, l’e-commerce, le green business, l’accompagnement psychologique… Dans tous les cas, c’est en se soutenant et en agissant ensemble que nous garderons la tête hors de l’eau !

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